Des échos (2011) de l’écoquartier

ZAC Balma Gramont

APCVEB: ZAC Balma Gramont

Article | 9 mai 2011, par Jean-François ALBERT

Cet article est extrait de la lettre annuelle 2011, distribuée à l’ensemble des balmanais avant l’Assemblée Générale.

Après 2 ans et demi de travaux du groupe de travail Ecoquartier créé en septembre 2008 et alors que la 1ère tranche de l’écoquartier Vidailhan sort de terre, il nous semble intéressant de dresser un premier bilan.

Le projet actuel est bien loin du tout premier projet de ZAC présenté en 2003. Des évolutions positives notables ont eu lieu entre les 2 tranches Vidailhan1 (dont la conception initiale est antérieure à l’existence de Groupe de Travail) et
Vidailhan2 dont le caractère « écoquartier » a été affirmé depuis le début des réflexions.

D’importantes avancées

L’ensemble du quartier a été repensé pour :
- Assurer la récupération et l’utilisation des eaux pluviales (arrosage, chasses d’eau), limiter les surfaces imperméabilisées au profit des espaces en pleine terre et minimiser les rejets vers le réseau.
- Améliorer la gestion des déchets : compostage, poubelles permettant le tri sélectif …
- Protéger la biodiversité et conserver le plus possible la végétation existante
- N’autoriser que des constructions à haute efficacité énergétique : entre Vidailhan1 et Vidailhan2, on est passé de la réglementation RT2005 à la nouvelle réglementation RT2012 plus exigeante en matière de performances énergétiques (limitation de la consommation, conception du bâtiment, confort en été). Les constructions de Vidailhan2 seront au moins conformes au nouveau label BBC-Effinergie (Bâtiment Basse Consommation)
- Favoriser les déplacements doux et limiter le plus possible l’utilisation de la voiture : sur Vidailhan2 la volonté de réduire la circulation automobile s’est traduite par une voirie adaptée (voies en boucle à sens uniques, venelles « confidentielles ») et un nombre de places de stationnement limité.

Enfin, il faut noter qu’une demande forte de notre association a finalement abouti : la ligne électrique de 2 x 225 kV sera enfouie sous la voirie.

L’APCVEB qui participe activement et régulièrement à ce groupe de travail se félicite évidemment de ces avancées.

Cependant quelques regrets demeurent

Nous aurions sans doute souhaité un écoquartier au caractère plus marqué, c’est à dire allant au-delà des réglementations énergétiques qui s’imposent aujourd’hui à tous les nouveaux quartiers, et ce, même au prix d’un raisonnable surcoût.

Pourquoi pas non plus un quartier avec zéro voitures ? Les plaquettes publicitaires mettent en avant la faible consommation énergétique des bâtiments mais restent étonnamment discrètes sur le caractère « éco » de ce quartier, caractère sans doute peu « vendeur » aux yeux des promoteurs. Nous aurions apprécié une sensibilisation plus forte des futurs habitants au mode de vie éco-citoyen, par exemple par le biais de l’adhésion préalable à une charte de comportement.

Nous déplorons la mise en place de barrières physiques sur la voirie limitant les connexions entre ce nouveau quartier et les quartiers limitrophes plus anciens, dont les habitants redoutent les nuisances induites par leurs futurs voisins (installation envisagée d’une ubuesque écluse à bus !). Curieuse conception du vivre ensemble ! En outre, ceci est totalement contradictoire avec l’une de recommandations du Document d’Orientations Générales (DOG) du Schéma de COhérence Territoriale (SCOT) voté par nos représentants à
la Communauté Urbaine du Grand Toulouse. Ce document précise (page 48) : « Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) veillent à limiter les opérations urbaines de grande taille refermées sur elles-mêmes, les résidences sécurisées (programmes privés entourés de clôtures ou murs d’enceinte). En conséquence les opérations d’urbanisme doivent pouvoir s’inscrire dans la trame générale des bourgs et villes et ce faisant, établissent des liens avec les territoires voisins ».

Même si la proportion d’espaces verts est intéressante, nombre d’entre eux sont malheureusement destinés à être clôturés et inaccessibles au public. Le quartier sera constitué d’une juxtaposition de parcs privatifs à accès limité, ce qui nous semble peu compatible avec l’esprit « écoquartier » qui devrait au contraire favoriser les rencontres et la convivialité.

Mais là encore, de l’avis des promoteurs, l’esprit « chacun chez soi », les clôtures et les accès badgés, c’est beaucoup plus « vendeur » ! Il est regrettable que les politiques renoncent face aux promoteurs à une vision harmonieuse de la ville. Dommage !

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